Le Fatah et le Hamas

PALESTINE - Tension croissante entre le Fatah et le Hamas

Les Gazaouis craignent maintenant une guerre ouverte entre les militants des deux factions palestiniennes, ce qui réduirait à néant tout espoir de reconstruction.

Traditionnellement, les re­lations entre le Fatah et le Hamas suivent les moindres variations de la situation dans la bande de Gaza. Alors, imaginez ce que cela donne quand Gaza se retrouve au centre de l’actualité arabe et focalise l’attention de tous les acteurs du Moyen-Orient. Inévitablement, ces relations se tendent encore davantage. Les militants du Fatah peuvent en témoigner. Dans les différentes zones de la bande contrôlée par le Hamas, ils ont été assignés à résidence, roués de coups, blessés par balles ou assassinés. Selon des militants des droits de l’homme, cela concernerait des dizaines d’entre eux – des centaines, selon le Fatah lui-même. Celui-ci a établi des listes avec les noms des victimes et a commencé à les distribuer aux médias.

Selon le porte-parole du gouvernement Hamas, Taher Al-Nounou, que nous avons interrogé sur la réalité de ces informations, “ces incidents se sont produits à deux moments durant l’offensive israélienne. La première fois, c’était au début, quand les partisans du Fatah se sont mis à distribuer des gâteaux pour fêter la mort des policiers tombés en martyrs [le 27 décembre, une attaque aérienne israélienne a provoqué la mort d’au moins quarante élèves d’une école de police]. La seconde fois, c’était quand ils ont recommencé pour fêter le martyre du frère Saïd Siyam [ministre de l’Intérieur du Hamas à Gaza, tué le 15 janvier par un tir de missile]”. Et d’ajouter : “Je n’ai pas connaissance de tirs d’armes à feu, seulement de coups.”

La peur est palpable chez les sympathisants du Fatah

A propos des assignations à résidence, Taher Al-Nounou explique qu’au moment de l’annonce de l’invasion terrestre par Israël, le gouvernement du Hamas avait demandé à ses policiers d’enlever leurs uniformes et de ne plus se montrer afin d’éviter d’être pris pour cibles. Or poursuit-il, d’anciens membres des forces de l’ordre proches du Fatah ont eu des comportements suspects laissant penser qu’ils voulaient occuper la place laissée vacante et prendre possession de la rue. Ce sont ces personnes qui auraient été assignées à résidence.
Tout Gaza parle de ces incidents, mais quand on interroge des habitants dans la rue sur ce qu’ils ont subi, les réponses se font évasives, signe de la peur qui règne de subir le même sort que d’autres avant eux. Cette peur est encore plus palpable chez les sympathisants du Fatah, qui sont nombreux dans ce territoire, notamment à Rafah, chez les commerçants et dans les quartiers des classes moyennes. Quand on leur pose des questions, ils répondent souvent : “Eh bien, mon frère, moi, j’ai encore besoin de mes deux jambes.” Allusion aux balles qu’on a tirées dans le pied de certains de leurs camarades.

Les organisations de défense des droits de l’homme sont toutes d’accord pour dire qu’il y a eu des agressions, même si leurs chiffres divergent. Un militant d’une de ces organisations parle de deux assassinats et de quelques dizaines de cas de violences à divers degrés, ajoutant que le Hamas a promis de mener une enquête. De son côté, un dirigeant du Fatah affirme, listes de noms à l’appui, que cinq personnes ont été assassinées et que plus de quarante personnes ont été blessées par balle, sans compter celles qui ont été battues ou qui ont été assignées à résidence. “Nous avons commencé à ressentir ces choses dès le début de l’offensive israélienne, mais nous n’avons pas voulu soulever le sujet parce que nous étions alors engagés dans le même combat que nos frères. Mais, ensuite, nous avons demandé au Hamas ce qui s’était passé. La réponse a été que certains avaient eu des comportements condamnables.” Et d’ajouter : “Le Hamas nous a promis de mettre rapidement un terme à ces actes.”
La fracture entre les deux mouvements politiques domine tous les aspects de la vie des habitants et représente l’une de leurs principales préoccupations, tout de suite après celle d’effacer les traces de l’invasion israélienne. Beaucoup pensent même qu’ils ne pourront se sortir de la pire situation jamais infligée par Israël s’ils ne réussissent pas à surmonter leurs divisions. L’inquiétude est grande de voir la reconstruction de leurs villes et villages bloquée par ces tensions.

Hazem Al-Amin
Al Hayat

Jef Kazak a écrit:Que cherche le Hamas ?

On voit dans cet article que le Fatah et le Hamas s'affrontent. Lequel de ces deux mouvements représentent les palestiniens ?

Jef Kazak a écrit: Est-ce que ce mouvement à vocation à libérer la Palestine ou simplement à affronter Israël sans se soucier de la population palestinienne ?

Jef Kazak a écrit: Qu'est-ce que la religion a à faire dans le conflit israélo-palestinien ?